
Ce qu’il faut savoir sur l’enseignement supérieur en Afrique
L’enseignement supérieur en Afrique se trouve actuellement à un tournant décisif : il doit soutenir le dynamisme des jeunes du continent pour les aider à relever des défis en matière de développement. Avec plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans, l’Afrique a la population la plus jeune du monde, un potentiel qu’elle peut exploiter pour stimuler la croissance économique et l’innovation.
Toutefois, des obstacles importants persistent, notamment de faibles taux d’inscription dans l’enseignement supérieur, un décalage entre les programmes d’enseignement et la demande sur le marché du travail, et un manque de représentation des femmes dans les universités et à des postes de direction dans les établissements d’enseignement supérieur africains, en particulier dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM).
Pourquoi l’enseignement supérieur est-il crucial pour le développement durable de l’Afrique ?
La jeunesse est le plus grand atout de l’Afrique : 75 % des Africains ont moins de 35 ans, et c’est cette jeune génération qui détient la clé de la croissance économique, de l’innovation et du développement durable sur le continent. Mais pour atteindre ces objectifs, cette génération doit recevoir une éducation de qualité qui lui transmette les compétences appropriées.
On estime qu’entre 2020 et 2040, le nombre de jeunes Africains terminant leurs études secondaires ou supérieures devrait doubler pour passer de 103 millions à 240 millions.
Les systèmes d’enseignement supérieur doivent se préparer à faire face à la demande croissante d’études universitaires afin de soutenir le développement durable et la transformation économique du continent et d’aider à relever des défis pressants comme le chômage des jeunes, les inégalités économiques et les changements climatiques. L’enseignement supérieur peut en effet encourager l’innovation, la recherche et le développement dans des domaines essentiels tels que la santé, l’agriculture et la technologie.
Que peuvent faire les systèmes d’enseignement supérieur pour lutter contre le chômage des jeunes ?
En coordonnant leurs efforts, les systèmes d’enseignement supérieur africains peuvent devenir des moteurs de croissance et répondre à des besoins sociaux et économiques pressants tout en favorisant une économie basée sur la connaissance et qui soit compétitive au niveau mondial.
L’enseignement supérieur peut notamment aider les jeunes à trouver des emplois de qualité et stimuler l’innovation en alignant les programmes universitaires sur la demande du marché du travail. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP), qui ne touchent actuellement que 15 % des étudiants africains, une proportion bien inférieure à la moyenne mondiale.
Face aux défis mondiaux, il devient de plus en plus nécessaire de trouver des solutions locales, et dans ce contexte, les universités et les établissements d’enseignement technique africains ont un rôle clé à jouer. En modernisant leurs programmes et en renforçant leurs partenariats avec l’industrie, les établissements d’enseignement supérieur peuvent mieux préparer les étudiants au marché du travail et à l’entrepreneuriat dans des secteurs émergents comme la protection de l’environnement ou le numérique.
Pourquoi est-il important d’inclure les femmes dans l’enseignement supérieur ?
L’accès des femmes à l’enseignement supérieur, en particulier dans les STIM, doit absolument être facilité pour permettre à l’Afrique de relever les défis auxquels elle fait face en matière de développement et garantir l’équité des genres, une croissance inclusive et un développement réellement durable. Des progrès ont été accomplis dans ce domaine : 30 % des scientifiques en Afrique sont des femmes, et le taux d’inscription des femmes en STIM est en hausse. Davantage d’efforts ciblés sont néanmoins nécessaires pour atteindre pleinement la parité entre les genres et garantir l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur. L’UNESCO soutient les initiatives visant à augmenter le nombre de femmes dans l’enseignement supérieur afin de leur donner les moyens d’innover et d’accéder à des postes de direction.
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